Il aura suffi d’un signe, d’un virus dans le nez, d’un grain dans l’engrenage, d’un arrêt dans le temps pour saisir que nous ne maitrisons pas tout.
C’est bien une année « inconnue » qui s’ouvre à nous. Nous avions si longtemps perdu contact avec cette part non-maitrisable de l’existence. Cette culture occidentale avide de la mesure et du quantifiable n’avait pas intégré dans ces équations le paramètre « virus à volonté « .
Voilà, que l’inconnu, l’insondable frappe à notre porte.
L’année est donc propice à se familiariser avec le paysage incertain que sera demain.
L’inconnu, le non-vérifiable à qui l’on a cherché à l’école une valeur mathématique ; Cette année, nous sommes invités à lui donner une valeur qualitative : cherchez en nous la capacité, d’agir sans savoir, de choisir sans savoir bref… de vivre sans savoir.
L’inconnu est déstabilisant pour les partisans de la concrétude. Plus l’attache aux repères du quotidien, aux balises connues est forte, plus l’adaptation est laborieuse.
La clef d’une adaptation réussie est bien de se connaître : de tester un pas de plus dans la nébuleuse du quotidien, innover dans le chaos économique, décider dans le noir. Plus vous bâtissez une intériorité, une demeure si solide qu’elle devient votre GPS interne, moins vous êtes dépendant de ce qui est à l’extérieur de vous.
Vous vouliez sortir de votre zone de confort. Le jeu vient de commencer. A vous de jouer !
L’inconnu fait partie du monde sensible, de celui qui signifie, plus qu’il ne se mesure.
S’habituer à avancer dans le brouillard, ralentir la cadence pour y voir plus clair et compter sur ce GPS, cette boussole interne : ses intuitions, ses rêves, son ressenti personnel, sa créativité, ses émotions…
Tout ceci constitue une force de vie qui réside en chacun de nous.
Partez en zone inconnue, les sens en alerte, le cœur battant et la créativité en tête.
Vous survivrez.
Carole Moreau – Fondatrice de l’Ecole du sensible